En voyant cet être si parfait, si unique qui se trouvait devant moi, je ne pus m’empêcher d’avoir une érection. Une énorme érection, comme j’en avais rarement eu dans toute ma vie. Et, en entendant le doux glougloutement de l’animal, j’eu limite un orgasme.

Je devais me rendre à l’évidence ; j’étais fortement attiré par cet oiseau. Mais était-ce réciproque ? Que pensait-il de moi ? Je ne le savais pas, et je n’osais lui adresser la parole. Tremblant, je continua mon chemin, mais rien à faire : le dindon m’obsédait, et je me voyait déjà l’embrassant, lui caressant doucement son petit sexe de dindon…

Une semaine entière passa. Le dindon occupait mes pensées à chaque instants, et je comptais même les jours, attendant samedi avec une impatience hors du commun. J’avais mis ma semaine à profit afin de faire des recherches sur cet oiseau. Le dindon, ou Meleagris, de la famille des Phasianidés. Mais cela ne m’intéressait pas. Un seul dindon m’intéressait. Celui que j’avais croisé, sur ce chemin. Je pourrais le reconnaître parmi une armada entière de dindons. Instinctivement, je lui avais même donner un nom : Shauni. Shauni le dindon. Ce nom m’étais venu, comme ça, alors que je parcourais le 15-18.

Enfin, samedi arriva. Je pris les poubelles, et me dirigea en courant vers le chemin. Je m’étais jurer de lui adresser la parole au moins une fois. Et si… Et si le dindon n’y étais pas ? Comment allais-je faire ? Qu’allais-je devenir ? Je ne savais pas, et je ne voulais pas le savoir. J’avais l’intime conviction qu’il y serait.

Et j’avais raison. Lorsque j’arrivais dans le sentier, Shauni le dindon était là. Il me regardait attentivement, et c’est là que je compris que nous étions fait l’un pour l’autre, et que l’attirance que je ressentait était réciproque.